Ce que j'ai pensé de

Ce que j'ai pensé de
Des bouquins, et pas de place pour les ranger

mardi 27 janvier 2015

A l'étal du poissonnier


Le rendez-vous de kiné était à 19h30. Une heure à tuer. Je passe à la fnac. Sur la table, parmi les nouveautés francophones, le Poisson côtoie Guenassia. Je l'avais interviewé, une fois, pour une radio locale, dans une ambiance un peu tendue. Tendue à cause du libraire avec qui on avait un partenariat, qui était arrivé avec 3 heures de retard. Il n'a pas dû oublier non plus : chez lui, pas de place à l'étal du poissonnier.  La libraire de la fnac, au contraire, est tout à fait sympathique. Nous savons tous deux que les séances de dédicaces pour les primo-romanciers se résument à de longues heures gênantes et solitaires, alors je me contente de la remercier. 



Je dis presque personne parce que quelques tous petits échos nous parviennent. Pas vraiment du monde de la culture, puisque le seul journal qui ait consacré un article au Poisson c'est celui de la CGT, la Nouvelle Vie Ouvrière. L'article, très sympathique, est titré "à la dérive". C'est amusant, pour un poisson. 


Je dis presque, aussi, parce qu'un blog, Encres Vagabondes lui a consacré un long article, et on peut le lire ici. De manière générale ce "site littéraire pour lecteurs curieux" mérite un clic de souris. Le hasard, ces temps-ci, me veut du bien. L'article de la NVO côtoyait celui sur le dernier livre de Virginie Despentes et la critique des encres vagabondes fait encore référence à l'auteure de Vernon Subutex. C'est assez flatteur. Pour le rest, il s'agit d'une lecture précise du Poisson, et c'est agréable de se rendre compte que certains des messages passent aussi auprès de gens qui ne me connaissent pas. 

Et je dis presque personne, aussi, surtout, à cause des autres, ceux qui me connaissent. Au départ les tout proches, pour qui la question est "où commence le roman" ? Parce qu'ils n'osent pas demander "où s'arrête l'autobiographie ?" Ça fait un peu peur, d'imaginer un type qu'on connaît accroupi en chaussettes sur la cuvette des toilettes pour handicapés. 

Et puis, par des chemins que je ne connais pas, ceux, moins proches, qui m'envoient des messages, pour le moment très positifs. Je suis agréablement surpris de la bienveillance de ces premiers lecteurs, et de la pertinence de leur lecture. Quand on écrit, on travaille tout seul, pendant des mois, sur des aspects de construction, de rythme, et quand on est à peu près content on se dit que jamais personne ne se rendra compte de la différence. Et finalement, si. Et ça fait chaud au cœur.   


Bon, bien-sûr, même si les visites sur le blog augmentent rapidement, même si les piles avaient diminué de quelques exemplaires à Rennes, à Brest, à Betton, à Quimper, aussi, m'a-t-on dit, on aurait aimé, enfin, j'aurais aimé, bénéficier de la couverture média de l'autre Michel (en haut à droite, sur la photo, un petit gars qui monte, paraît-il), mais chaque petit message que je reçois me fait me dire que je n'ai pas écrit pour rien. Un lecteur tellement différent de moi se retrouve dans la peau du narrateur, et je suis rassuré : tout le monde peut s'y retrouver. Une lectrice, aussi, m'a remercié d'avoir parlé des "petites mains", d'avoir souligné qui fait le boulot dans une boîte, et ça m'a suffit à me dire : "Finalement, même si maintenant je suis chômeur en fin de droits, ça valait le coup."

Bon, je m'étale, je me répands, on dirait une Miss France alors qu'un simple merci suffirait. 


Merci. 


2 commentaires:

  1. Bonjour, on vous sent, et c’est bien normal, anxieux (ou avide ?) d’avoir des retours sur votre Poisson !
Pour pas vous faire languir, j’ai vraiment aimé votre roman, et je compte le faire savoir autour de moi, mais ne pavoisez pas, je n’ai pas un grand pouvoir de prescription :(
    Comment je l’ai eu entre les mains n’est pas anodin : je fais partie du comité de lecture des Notes Bibliographiques, publication de l’assoce Culture et Bibliothèques pour Tous. Un premier lecteur (H) l’avait lu et aimé (SP), et je l’ai eu en deuxième lecture. Dans les jours qui viennent l’avis (très bon, mais très bref) sera mis sur le site, je vous préviendrai.
    http://www.hebdodesnotes.com/
    Le hic, c’est qu’en principe, je me suis engagée à ne pas reproduire sur mon blog les analyses que je rédige pour les Notes, d’ailleurs nous ne gardons pas les livres que nous lisons.
Contrainte facile à contourner : j’ai acheté un exemplaire du Poisson... que je compte faire lire à Fils, Fille et Gendre, au moins !
    Je vous ai (presque) obéi en achetant le Poisson en librairie plutôt qu’en un clic sur à ma zone.
J’ai utilisé le site http://www.parislibrairies.fr pour le commander.
Le Poisson est sur les tables d’une trentaine de librairies parisiennes (vous pouvez voir lesquelles). Je suis allée cherche ma commande à L’Oeil Ecoute à Montparnasse. J’ai dit au libraire : pas la peine de l’emballer, c’est pour tout de suite !

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  2. Pour être parfaitement sincère, l'attente est à deux étages. D'un côté il y a les retours presse. D'eux dépendent en partie que le livre se vendra ou non. Si l'éditeur perd des billes, il est certain que de publier un second livre sera plus difficile. Au deuxième étage, il y a les retours de lecteurs. Affectivement, après autant de travail, on a toujours envie que le résultat soit apprécié, mais les retours de lecteurs permettent aussi de progresser. Par exemple, entre les premiers jets et le roman final, j'ai du réduire de près d'un tiers, et j'ai supprimé une partie des descriptions d'intérieur. Certains lecteurs m'ont dit que ça manquait, et je pense qu'ils ont raison, et ça me fait progresser, réfléchir sur ce que je pourrai écrire par la suite.
    Mais j'aurais dû commencer par là : merci de votre retour, merci de l'avoir commandé sur parislibrairie.fr, et merci de me dire qu'il y a des librairies sur les tables desquelles Le Poisson se trouve.

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