Ce que j'ai pensé de

Ce que j'ai pensé de
Des bouquins, et pas de place pour les ranger

lundi 15 septembre 2014

Jean-Yves Reuzeau, Jim Morrison, bis, sed non repetita.

Pourtant, c'est bien le même type, le même Jean-Yves Reuzeau. Celui qui avait fait une biographie "objective" de Jim Morrison. Pourtant ce livre aussi, s'appelle Jim Morrison. Mais il est sous-titré. Les portes de la Perception. On aurait aimé, enfin, j'aurais aimé que tout le livre soit sous-titré. Le narrateur, c'est lui ? Qui, lui ? Morrison, Reuzeau lui-même, un des admirateurs fous qu'on croise au Père-Lachaise ? Il faut avoir lu la biographie avant. Ou après. Juste après le texte. Celle que le Castor Astral propose.  Ou juste avant, avec la préface de Michka Assayas. Pour tenter de faire le lien. Les clefs, on ne les a pas. Il faut lire sans toujours comprendre. Mais tu comprends tout à la poésie ? Tu comprends tout aux paroles des chansons, à la magie du son, à l'hystérie des foules, en bas de la scène ? A la tienne, parfois ? Il y a des femmes, les mêmes, ou pas. Mais le même cœur, fidèle, ou pas. Déchiré. Et c'est ce qu'il reste. Après une biographie objective, après l'épuisement des faits. Il reste l'intuition des sentiments. Seulement, passé 27 ans, il ne restait plus personne pour dire « ah ouais, tu m'as lu, c'est exactement ça. Bien joué l'indien. »

Introspection d'un autre, comme un poème. Remettre les phrases bout à bout, faire croire à un récit, faire croire à un texte : mais c'est un chant. Chant du cygne. Ce que Reuzeau montre, il ne le dit pas. Le voit-il seulement ? Le dérèglement. Le cerveau qui ne remet plus les phrases bout à bout, le récit de sa propre vie. Alors qui aura le courage de le dire ? Les poètes brûlent bien, comme l'alcool. Le public y réchauffe son cœur tiède. Il aime la flamme. La fumée. Trouble. Mais quand il se brûle, il s'offusque : le Roi Lézard a montré son serpent ! Et son insatisfaction. Des disques d'or, des femmes, des fans, des flammes . Mais j'aurais voulu être écrivain. Mais faire du cinéma. Mais la jalousie. Mais, au bout, l'overdose. Mais, mais, mais. 

Les Morrisons de Reuzeau, c'est de la première main. Bien-sûr leur génération s'est réveillée groggy, mais, au moins, après avoir rêvé. Mais après l'amour libre. L'espoir psychotropipque. Mais, mais, mais, quand même, après l'ivresse. Jim Morrison ou les portes de la perception, de Jean Yves Reuzeau paru au Castor Astral, nous rappelle que si,  nous, on a commencé par la gueule de bois, on pourrait bien en sortir par la poésie. 




[ edit ] : Voici la version audio, , avec deux jours de retard. 

Note : J'ai une petite sacoche, avec l'enregistreur, que j'emporte partout. Mais aujourd'hui un simple petit fil, celui du casque audio, n'était pas du voyage. On fait des sacs, on pose des sacs, on défait des sacs, on refait des sacs on porte des sacs, on repose des sacs. Et parfois, on oublie un petit fil et il n'y a pas de version audio de la chronique. 

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