Ce que j'ai pensé de

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Des bouquins, et pas de place pour les ranger

dimanche 26 mai 2013

Piège Nuptial / Cul-de-sac de Douglas Kennedy


Ce que j'ai pensé de Piège Nuptial de Douglas Kennedy, aux éditions Pocket.

Il existe plusieurs traductions de ce livre de Douglas Kennedy. J'ai d'abord lu celle de Catherine Cheval, paru chez Folio Policier sous le titre Cul-De-Sac. Mais on trouve depuis 2008 une nouvelle traduction de Bernard Cohen, sous le titre Piège Nuptial. Je ne sais pas laquelle des deux est la plus fidèle, mais la version de Bernard Cohen atténue un peu le malaise que j'ai souvent en lisant des polards ou des séries noires : il me semble que les personnages s'expriment dans une langue qui n'existe pas, avec une truculence qui se veut populaire mais que je n'ai jamais entendue dans aucun bar de la planète (oui, je les ai tous visités sans aucune exception).

Une fois qu'on accepte ce parti-pris, Piège nuptial est le parfait petit livre de divertissement, celui qui délasse après une journée de travail, celui qu'on peut lire même en étant crevé ou malade. Un journaliste Américain échoue au nord de l'Australie qu'il veut traverser dans un combi Volkswagen antédiluvien. Et son périple commence bien puisqu'il prend en stop une hippie locale, ni finaude ni distinguée, mais pas avare de son corps un peu trop charpenté.

Le titre du livre révèle déjà que le rêve tourne au cauchemar assez rapidement lorsque le couple se retrouve dans une communauté de beatniks totalitaires (si, vraiment) perdus au milieu de nulle part. Le titre original, Dead Heart, repose d'ailleurs sur un jeu de mot avec Red Heart qui désigne ce cœur ardent de l'Australie, où la civilisation n'a jamais vraiment réussi à s'implanter. Plus le livre s'enfonce dans la tension dramatique, plus Douglas Kennedy atténue le caractère potache potache et forcé de son écriture. On aurait aimé, enfin j'aurais aimé, que le début sonne aussi vrai, même si cette impression est peut-être due à la première traduction maladroite. 

Le roman est sans surprise mais pas sans suspens, et si on tremble malgré le scénario un peu attendu, c'est parce qu'on s'attache aux personnages, même aux pires. Ils sont touchants, et malgré la bière, la baise, la bêtise et la violence on ne peut s'empêcher de comprendre que leur monstruosité n'est que le résultat de leur incapacité à se débattre dans le monde cruel qui est le leur. Le nôtre ?

Piège nuptial, de Douglas Kennedy, traduction de Bernard Cohen, disponible en Pocket à 6,70 €.

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