Ce que
j'ai pensé de Piège Nuptial de Douglas Kennedy, aux éditions Pocket.
Il existe
plusieurs traductions de ce livre de Douglas Kennedy. J'ai d'abord lu
celle de Catherine Cheval, paru chez Folio Policier sous le titre
Cul-De-Sac. Mais on trouve depuis 2008 une nouvelle traduction de
Bernard Cohen, sous le titre Piège Nuptial. Je ne sais pas laquelle
des deux est la plus fidèle, mais la version de Bernard Cohen
atténue un peu le malaise que j'ai souvent en lisant des polards ou
des séries noires : il me semble que les personnages
s'expriment dans une langue qui n'existe pas, avec une truculence qui
se veut populaire mais que je n'ai jamais entendue dans aucun bar de
la planète (oui, je les ai tous visités sans aucune exception).
Une fois
qu'on accepte ce parti-pris, Piège nuptial est le parfait petit livre de
divertissement, celui qui délasse après une journée de travail,
celui qu'on peut lire même en étant crevé ou malade. Un
journaliste Américain échoue au nord de l'Australie qu'il veut
traverser dans un combi Volkswagen antédiluvien. Et son périple
commence bien puisqu'il prend en stop une hippie locale, ni finaude
ni distinguée, mais pas avare de son corps un peu trop charpenté.
Le titre
du livre révèle déjà que le rêve tourne au cauchemar assez
rapidement lorsque le couple se retrouve dans une communauté de beatniks totalitaires (si, vraiment) perdus au milieu de nulle part. Le titre
original, Dead Heart, repose d'ailleurs sur un jeu de mot avec Red
Heart qui désigne ce cœur ardent de l'Australie, où la
civilisation n'a jamais vraiment réussi à s'implanter. Plus le livre s'enfonce dans la tension dramatique, plus Douglas Kennedy atténue le caractère potache potache et forcé de son écriture. On aurait aimé, enfin j'aurais aimé, que le début sonne aussi vrai, même si cette impression est peut-être due à la première traduction maladroite.
Le roman
est sans surprise mais pas sans suspens, et si on tremble malgré le
scénario un peu attendu, c'est parce qu'on s'attache aux
personnages, même aux pires. Ils sont touchants, et malgré la bière, la
baise, la bêtise et la violence on ne peut s'empêcher de
comprendre que leur monstruosité n'est que le résultat de leur incapacité
à se débattre dans le monde cruel qui est le leur. Le nôtre ?
Piège
nuptial, de Douglas Kennedy, traduction de Bernard Cohen, disponible
en Pocket à 6,70 €.
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