JY Reuzeau s'inspirant de la classe du poisson selon Marc Taraskoff |
Je suis en vélo. Je
roule. Si tout se passe bien, dans quinze jours, je serai à nouveau
dans un bureau, alors, il vaut mieux profiter du soleil, de la forêt, qu'on peut atteindre en une grosse demi-heure si on pédale bien.
Dans dix jours, je refermerai une parenthèse. Depuis 3 ans, j'ai
passé le plus clair de mon temps à m'occuper de mon roman, le
Poisson pourrit par la tête.
Il est sorti en janvier. Le lendemain
du carnage. Autant dire qu'il est passé un peu…
Une sonnerie. Dans mon
casque bluetooth, le livre audio (L'idiot, de Dostoievski, comment
ai-je pu être fan de cette écriture à la truelle?) s'interrompt
pour m'indiquer un appel. C'est Jean-Yvez Reuzeau, mon éditeur.
- Michel ?
- Euh, oui, qui…
- C'est Jean-Yves. Tu
n'as eu personne du Castor ?
- Pas depuis Étonnants voyageurs...
- Tu as reçu un prix ! Le Poisson, un prix !
A lire si vous ne connaissez pas encore Ignatus Reilly |
Le Prix de l'inaperçu !
Le poisson pourrit par la tête est le lauréat 2015 du
Prix de l'inaperçu ! / Ignatus Reilly. Il
récompense deux romans, récits ou recueils de nouvelles, l'un de
langue française et l'autre, étranger, « qui, en dépit de leurs
qualités de style et/ou de fond, n’ont pas reçu l’accueil
médiatique qu’ils méritaient lors des ″rentrées littéraires″
».
Aucun prix ne pouvait
me rendre plus heureux, me donner plus de baume au cœur. C'est comme
un parent qui se penche sur ton épaule et te dit : « Bon,
personne ne t'a remarqué, mais moi, j'ai vu que tu avais bien
écrit. »
C'est comme de l'arnica
sur une bosse.
Il n'y a pas d'argent à
la clef, pas de partenariat mirifique, pas d'invitation à la Grande
Librairie ni au Petit Journal. Juste, et c'est ce qui compte le plus,
des gens dont c'est le métier de lire -journalistes, auteurs,
éditeurs (pluriel neutre car le jury est bien mixte)- qui te
disent : « Bon, personne ne t'a remarqué, mais nous, on a aimé ce que tu as écrit. »
Alors que dans quinze
jours il faudra retourner gagner sa croûte et recommencer à écrire
dans les marges, dans les interstices, juste avant que la parenthèse
ne se referme, comme un retour à la case départ (pas d'meuf, pas d'taff, c'est bien casse-gueule), c'est un clin d'œil de ceux qui
sont du bon côté de la littérature, et qui te disent :
« Tiens-bon. Et à la prochaine fois ! »
Merci, merci, merci. Merci au jury, merci à vous toutes et tous !
Après, je suis tellement content que je pédale dans tous les sens, un rayon de soleil tombe sur une grande mare que le bonheur me fait voir comme un petit lac secret, je descends de vélo, je danse, je rigole, je repars, j'appelle ma mère, je roule dans le bonheur et les allées forestières. Je me perds, il me faut deux heures pour rentrer chez moi, je finis sur le plat dans le plus petit braquet possible, vidé, mais heureux.
c'est super, bravo ! au suivant !
RépondreSupprimer(d'émotion j'ai peut-être publié 2 fois ce commentaire, je suis pas sûre)
Il faudrait qu'il avance, ce suivant, mais on s'y met, on s'y met ! Merci encore !
RépondreSupprimerLe prix Ignatus Reilly ... le prix Ignatus Reilly ... S'il n'existait pas déjà, il faudrait en effet l'inventer ... d'un certain point de vue, nécessairement le plus beau prix littéraire qui soit... alors chapeau bas aux inventeurs et aux lauréats ! Et paix à son âme à John Kennedy Toole, mort prématurément en 69, 3 ans avant la sortie de "Mourir pour des idées" de Brassens et 7 avant la publication de son chef-d'oeuvre... en 1976 !
RépondreSupprimerJe suis super content pour ce prix, même si, comme son nom l'indique, ça veut malheureusement dire qu'il est passé inaperçu... Et j'ai honte de ne l'avoir toujours pas lu, mais je le ferai.
RépondreSupprimerUne bombe a retardement voir a fragmentation voici ce qu est ce livre. Je l ai achete lund lu dans la continuité une impression de vis ma vie et puis se dire l auteur travaille chez nous ? Et soudain la beatitude alors nous ne sommes pas seul. Des cas d homeostasies mediocratiques existent ailleurs
RépondreSupprimerAlors que l information ce disperse j ai acheté deux autres exemplaires pour offrir a mes collègues. Je reflechis à en commender une caisse pour le Comex qui fait des codir pour alimenter les copil les cosui et les retours de cra....vous voyez nos ondes sont parallèles
On ne remerciera jamais assez l ère des consultants .
Et si nous utilisions nos my a internes pour promouvoir votre livre amusant non ?
En tout cas je lirai également le suivant
Merci
Catherine (manager et oui....)
Nb la mode 2015 les cellules transverses
Les mots qui comptent : pragmatique et frugal
Inaperçu mais je doute que cela dure
La promotion via les my a internes, ça, ce serait l'élégance ultime. Catherine, si vous êtes manager, vous pouvez sans doute aider à donner un avis de l'autre côté de la barrière : cravateblues.fr. Un site qui se monte avec un forum pour échanger. C'est embryonnaire, mais il faut des avis de tous pour faire avancer les choses.
RépondreSupprimerEncore merci d'avoir pris le temps de passer sur ce blog pour déposer votre commentaire qui me fait si chaud au cœur.