Et voilà,
encore une fois, je me sens le méchant critique aigri en lisant ParkAvenue, de Cristina Alger, disponible au Livre de Poche.
La
blogosphère encense une saga familiale dans l'univers de la finance,
un livre étonnant de maîtrise... Le Elle le met dans son Top Ten,
Jay Mc Inernay parle du meilleur produit littéraire que nous ait
donné la crise financière. Bienvenue dans l'ahallucination
collective produite systématiquement par les sous et le glamour.
L'histoire
: le clan Darling est à la tête d'une société d'investissement.
Le gérant de la société qui gère un de ces fonds se suicide, et
on découvre qu'il s'agissait d'une chaîne de Ponzi. Le patriarche
du clan Darling était-il au courant ? Et son gendre, qu'il vient
d'engager comme avocat général, va-t-il le faire plonger ou au
contraire servir de bouc émissaire ?
Aucun
personnage n'est attachant. L'intrigue elle-même est prévisible de
bout en bout. Tout le monde trompe, et Cristina Alger essaie
d'humaniser ses personnages en nous faisant croire qu'ils font tous
ce qu'ils peuvent pour leur famille. Elle plaide pour sa chapelle. Il
est pénible de voir des gens faire des coups littéraires en
dénonçant à peine les magouilles dont ils ont profité avant
(Alger était analyste chez Goldman Sachs.
D'un
point de vue littéraire, le livre est indigeste. Le découpage
temporel des chapitres, Mercredi, 15heures 06, Mercredi 17 heures 03,
Mercredi 17 heures 27 devrait induire un rythme palpitant de série
télé, mais tout est lent. Les flashbacks pour expliquer la
psychologie ou l'histoire des personnages sont plutôt laborieux. On
a lu des choses bien pire dans la séléction du Prix des lecteurs du
livre de Poche, mais on a lu des choses bien meilleures.
J'ai
cherché en vain des éléments de surprise, des informations qu'on
n'aurait pas lu cent fois dans les journaux pendant l'affaire
Madhoff. Enf ait, il n'y a pas de courage dans la description que
Cristina Alger fait du monde de la finance, pas de dénonciation, il
n'y a qu'un certain cynisme à montrer ce à quoi elle participe, ce
que tout le monde accepte, parce qu'au fond, bien que ce soit
inaccessible, chacun désire que le glamour et l'argent continuent à
planer au-dessus afin de se nourrir de l'illusion imbécile que c'est
accessible. La description de la déchéance est toujours factice, et
l'épilogue rappelle le destin de tous les grands qu'on a vu tomber,
mais seulement pour quelques temps, et qui reviennent quelques mois
après avec une nouvelle actualité, un nouveau concept, et souvent,
un nouveau livre.
Je crois
qu'on peut se dispenser de lire Park Avenue, comme je me dispense
d'en faire une chronique audio.
Park Avenue, Cristina Alger, Le livre de Poche, 7,60 €, qui peuvent être mieux dépensés. .
oulala, rien ne va plus ... ok pour la dispense audio ... mais le "oaa, e, jaa" manque ... et manifestement il y avait matière... Bravo néanmoins pour le rythme effréné et époustouflant des chroniques !!!
RépondreSupprimerJe réserve le "oaa, e, jaa"pour les vraies chroniques. Mais fut que je fasse gaffe, l'époque est aux procès de blogueurs critiques.
RépondreSupprimerhttp://www.sudouest.fr/2014/07/10/une-blogueuse-condamnee-a-bordeaux-pour-une-critique-culinaire-1611693-3246.php